Le monde d'après? (Bilan #30JoursPourYPenser)

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Aujourd'hui, je fais le bilan de la série #30JoursPourYPenser, à la cool. Une manière de réfléchir au "monde d'après".

A propos de la série #30JoursPourYPenser

Pendant le confinement lié au Coronavirus : 30 jours, 30 articles, autours de la nature et de l’humain, pour comprendre et dessiner un monde durable et joyeux !

Parce que j'ai traité des sujets variés, je me suis dis que ça vallait le coup d'en réaliser la synthèse.

Alors, j'ai parlé de Fertiliser à l'urine, Fabriquer un four solaire en 1 heure avec les moyens du bord, le frigo le moins cher du monde (et comment le faire soi-même), qu'est-ce que la permaculture, le monde des graines, les lignes de désir (autrement dit, pourquoi on se cogne dans les meubles), j'ai aussi abordé plusieurs principes de la permaculture, j'ai parlé de logiciels libres, fais le bilan sur trois années passées en vélo cargo, parlé de sociocratie, de comment améliorer sa relation aux autres, d'écoconstruction, de biais cognitifs, de conflits (et comment s'en prémunir), d'une serre en torchis construite en chantiers participatifs, de bioclimatisme; de plantes sauvages aussi, de pourquoi on aurait intérêt à marcher pieds nus plus souvent...et j'en passe...

En réfléchissant bien, je m'dis qu'il y a quelques grands thèmes qui ressortent : des façons de cultiver la terre qui sont plus efficientes et écologiques, qui rejoint souvent l'étude de la nature et de ses phénomènes, la vie humaine (fonctionnement individuel et collectif, relations humaines), la gestion des ressources, et ça, ça coïncide souvent avec le sujet de l'habitat en général.

Si je devais résumer donc, j'ai l'impression de revenir aux trois principes éthiques de la permaculture, tout simplement : soigner la terre, soigner les gens, créer et partager l'abondance (et j'ajouterais "poser un cadre à la consommation", mais les trois éthiques le portent en elles).

Pour ma part, ça fait déjà pas mal de temps que je voulais partager tout ce que j'ai partagé là. j'ai tellement adoré y réfléchir, écrire, publier, des fois c'était très terre à terre et parfois, peut-être que j'suis parti un peu loin! Mais, j'ai kiffé...

Avec mon métier de design, d'animation formation etc. autours de la nature, de la perma, des relations humaines et tout ça, je passe déjà beaucoup de temps à partager ça. Et en même temps, j'ai souvent eu envie de faire une synthèse. Alors, grâce à cette série, j'espère avoir pu dessiner quelque chose de cohérent.

En réalité, j'ai voulu montrer que d'un côté (et même si je me suis plutôt focalisé sur les solutions que sur les problèmes), il y a une réalité scientifique qui fait quand même un gros consensus autours de l'impact de l'humain sur le climat et les écosystèmes, et de l'autre côté une humanité qui essaie tant bien que mal de s'adapter à ces nouveautés.

Parce que si on regarde bien, notre espèce, 7 milliards d'humains à peu près, doit s'adapter à deux faits nouveaux, en quelques décennies seulement :

  1. En l'état actuel de nos connaissances, on peut dire que les ressources de notre planètes ne sont pas infinies (même si avec l'économie de la connaissance, certains en discutent.
  2. Nos modèles de productions/consommations ont dégradé très rapidement la qualité des écosystèmes, qui sont pourtant vitaux à notre survie! Vital, y a pas d'autres mots!! Soigner la nature est nécessaire à notre survie dans notre contexte démographique, c'est tout. Et de ces constats, il y a une infinité de questions, et donc de positionnements possibles pour nous.
    C'est ça que j'aime dans les trois éthiques, c'est qu'elles me montrent que ça ne fonctionne pas longtemps si j'isole un point des deux autres. Par exemple, si on réfléchit à une façon de produire de la nourriture qui prend soin de l'humain, sans prendre soin de la terre, on voit bien qu'on finit par dégrader à la fois l'agriculture elle-même

    Ce qui me vient à l'esprit en disant tout ça, c'est qu'on ne peut plus raisonner "simplement", on sait désormais à quel point les écosystèmes sont complexes, résilients et fragiles à la fois. On a aussi de nombreuses preuves pour affirmer que l'humanité est complexe, la nature est infiniment complexe, mais que tout ça ne veut pas dire "compliqué"! Je suis sûr qu'on peut s'insérer dans cette complexité pour se simplifier la vie.

    Au final, la permaculture, c'est aussi une démarche de vie, un système de valeurs, clairement! mais AUSSI une vision du monde! Et sans utiliser le mot de permaculture, je suis sûr qu'énormément de personnes ressentent ce changement en train de se réaliser, vers une nouvelle vision du monde où l'épanouissement humain a de l'importance, et je ne parle pas de satisfaction superficielle ou à court terme. Je parle d'un épanouissement qui se fait en pensant à la nature, et aux autres, en faisant preuve d'un sens critique tourné vers soi-même premièrement, parce que clairement, moi je ne fais que partager des choses qui me passionnent, je pense que je suis loin d'incarner entièrement ce que je défend, et c'est une grande difficulté aujourd'hui pour moi, probablement pour d'autres : se tourner vers le changement, savoir qu'il y a une sorte d'urgence, et ne pas verser dans la dictature écologiste...être indulgent parce que le changement, ça prend du temps, ça fait traverser de grosses périodes de doutes aussi parfois...

    Alors j'espère simplement, pour conclure, qu'on saura se partager nos visions du monde, pour dessiner ensemble quelque chose de satisfaisant. Et n'ayons pas peur de changer ce qu'on ne veut plus, ou qu'on ne supporte plus. Il est suicidaire de ne pas changer, citez-moi une seule chose qui ne change pas en ce monde, à part le changement lui-même...Allez, ciao ciao et merci d'avoir suivi tout ça.

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